Conférence

Conférence CultureSciences - Filière huile de palme : enjeux écologiques et nutritionnels

10 décembre 2018

Mise à jour : 05/02/2021

CultureSciences - Huile de palme

A l'occasion de la 10ème édition du cycle « Les CultureSciences », Montpellier SupAgro et le Centre Inra Occitanie Montpellier co-organisent, le lundi 10 décembre à partir de 18h, une conférence-débat sur les défis et les enjeux de la production d'huile de palme au travers de l'exemple malaisien et ses impacts écologiques, sociétaux et de santé publique, avec Marcel Djama, anthropologue et chercheur au Cirad et Sylvie Avallone, professeure en nutrition et santé à Montpellier SupAgro.


La conférence a porté sur les défis et les transformations qui traversent aujourd’hui la filière huile de palme, en considérant ses impacts environnementaux, sociétaux et de santé publique. L’exemple de la Malaisie a été utilisé pour illustrer les propos des deux conférenciers.

La Malaisie est le second producteur mondial d’huile de palme, après l’Indonésie. Ces deux pays d’Asie du Sud-est totalisent 85% de la production mondiale d’huile de palme. Portée par une demande mondiale croissante, la production d’huile de palme a indéniablement contribué au développement économique des pays producteurs.

Mais l’expansion de ces cultures a également provoqué de graves dégâts environnementaux : en participant à la déforestation tropicale, elle exerce un impact fort sur l’érosion de la biodiversité. L’expansion des plantations industrielles a aussi parfois donné lieu à des abus sociaux et des atteintes aux droits de l’homme, sous la forme de spoliation des terres des communautés locales par les compagnies de plantation.

La dénonciation de ces impacts négatifs est au cœur des débats et controverses qui agitent le secteur.

Vers une régulation de la filière

En réponse à ces critiques, des initiatives de régulation de la filière visant à introduire des bonnes pratiques sociales et environnementales de production ont vu le jour. Ces initiatives — publiques et privées — prennent des formes multiples et témoignent d’une reconnaissance par les industriels et les pays producteurs (sous la pression des consommateurs des pays du Nord) de la nécessité d’encadrer l’expansion des cultures du palmier à huile de manière à atténuer ses impacts négatifs. Cette prolifération de normes et standards se traduit cependant par une fragmentation des cadres de régulation et pose ainsi la question de la mise en cohérence de ces démarches mais aussi de leur efficacité.

Huile de palme et santé

Depuis plusieurs années, l’huile de palme est au cœur d’un débat passionné à la croisée des questions économiques, environnementales et santé. Avec le vieillissement des populations, les maladies chroniques sont en augmentation de par le monde. Les déterminants de ces pathologies sont multiples et l’alimentation joue un rôle déterminant.

Les lipides à certaines doses et, notamment les acides gras saturés, sont incriminés dans l’augmentation des risques de maladies cardiovasculaires, le surpoids et l’obésité. L’huile de palme, très utilisée par les industries agroalimentaires pour ses propriétés de texture et stabilité, est pour moitié composée de graisses saturées. Elle a donc fait l’objet d’attaques nombreuses quant à son impact sur la nutrition et la santé des consommateurs. Pourtant, un lien direct entre sa consommation et les maladies chroniques n’est pas clairement établi voire controversé.

  • 1° partie

    Vers une régulation de la filière

  • 2° partie

    Huile de palme et santé

  • 3° partie

    Questions et échanges avec le public


Cette conférence a été animée par Alice François, Service des relations internationales de Montpellier SupAgro et Shaufique Fahmi Sidique, économiste à l'Université Putra Malaysia. Elle s'est déroulée dans l’amphi Philippe Lamour sur le campus de Gaillarde à Montpellier.

A propos des conférenciers

Marcel Djama

Marcel Djama est anthropologue et chercheur au Cirad. Il est rattaché au département « environnements et sociétés » et à l’unité mixte de recherche MOISA « marchés, organisations, institutions et stratégies d’acteurs ». Il travaille plus précisément sur l’analyse des politiques économiques, l’analyse des organisations et la gestion de l’environnement.

Marcel Djama est actuellement en poste au sein de l’Institute of Agricultural and Food Policy Studies de l’Université Putra Malaysia. Il travaille principalement sur la filière huile de palme et les cadres de régulations qui peuvent être proposés dans un objectif de diminuer les impacts négatifs de cette filière (environnementaux et sociétaux).

Sylvie Avallone

Professeure à Montpellier SupAgro, Sylvie Avallone conduit ses recherches au sein de l’unité mixte de recherche Qualisud. Elle est directrice adjointe de l'Institut des Régions Chaudes, présidente du comité de diplôme d'ingénieur "Système agricole et agroalimentaire durables au Sud" de Montpellier SupAgro et membre du comité de direction de la Chaire UNESCO "Alimentation du monde". Ses recherches portent sur les carences en micronutriments, toujours présentes au sein des populations précaires des Pays du Sud, en particulier chez les jeunes enfants.

Dans certains contextes, les conditions agro-écologiques et les niveaux de pauvreté sont tels que l'accès à une alimentation diversifiée est faible. Ses terrains de recherche sont en Asie (Cambodge, Thaïlande) et en Afrique (Madagascar, Burkina Faso).

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Lieu

L'Institut Agro Montpellier
Campus de La Gaillarde
2 place Pierre Viala
Montpellier

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